Les aventures de Thomas Grimaud : épisode 2

Ce nouvel épisode des aventures de Thomas Grimaud a été rédigé selon les idées échangées lors de la dernière classe virtuelle programmée avec mes élèves. Ce sont donc leurs idées que je mets en forme afin de rédiger ce deuxième opus. Je les remercie pour leur enthousiasme concernant ce projet ainsi que pour leur créativité.

Thomas et Marie se regardèrent, perplexes. Qu’allaient-ils décider de faire avec cette enveloppe ? Allaient-ils la laisser sur ce banc ? Allaient-ils l’ouvrir afin d’assouvir leur curiosité ?

Sans se concerter, les deux adolescents approchèrent discrètement du banc et Marie se saisit de l’enveloppe. Difficile de ne pas avoir envie de regarder à l’intérieur…

“-Honneur aux filles !, s’amusa Thomas. Je sais à quel point tu es curieuse et je te laisse l’honneur de l’ouvrir.

-Tu es vraiment trop aimable, répondit Marie en riant. Et tu as raison, ma curiosité me perdra un jour ! Et puis quoi, peut-être qu’il s’agit d’un message important ? Peut-être que la personne qui l’a laissé là ne l’a pas fait exprès ? On pourrait la lui rapporter si elle donne son adresse. Ce serait une bonne action non ? Tiens, c’est étrange : il n’y a rien d’écrit sur l’enveloppe ! Pas d’adresse, pas de nom, rien !

-C’est de plus en plus mystérieux, en effet, renchérit Thomas.

-Bon allez, c’est parti : je l’ouvre !”, murmura Marie.

L’enveloppe contenait une lettre manuscrite. On aurait dit une écriture d’enfant pressé. Certains passages étaient parfois difficilement lisibles. Le courrier était rédigé sur une feuille de classeur toute simple.

Bonjour Marie et Thomas,

Oui, je sais. J’imagine que vous êtes surpris que je m’adresse à vous alors que vous ne savez pas qui je suis.

Cela fait un moment que je vous suis. Depuis la sortie du collège en fait. Je vous ai vu entrer dans le parc, comme vous le faites tous les jours. Je me suis assise et j’ai attendu que vous vous approchiez avant de laisser l’enveloppe sur le banc.

En fait, vous me connaissez bien. Marie surtout. Je m’appelle Alice et j’ai besoin de votre aide. Mon père, le professeur Lemaître a été enlevé hier soir, presque sous mes yeux. Je n’ai pas le droit d’en parler à qui que ce soit, et surtout pas à la police ! Je n’ai trouvé que ce moyen de vous contacter car je suis surveillée.

Si vous voulez m’aider, soyez demain à 16 heures dans le garage du sous-sol du bâtiment B de la résidence du Soleil. Je vous y attendrai. Marie connaît bien l’endroit.

J’ai vraiment besoin de votre aide. Je vous en supplie : c’est une question de vie ou de mort !

Alice Lemaître

A la fin de leur lecture, Thomas et Marie restèrent quelques instants sans échanger un seul mot. Ils avaient du mal à croire que ce qu’ils étaient en train de vivre n’était pas un épisode de science-fiction. Au bout de quelques minutes, Marie prit enfin la parole :

“-Bon sang, quelle histoire extraordinaire !, dit-elle. Mais comment Alice a-t-elle pu se retrouver dans cette situation ? Je la connais assez pour savoir qu’elle ne nous ment pas. Ce n’est pas son genre !

-Tu as l’intention d’aller au rendez-vous demain ?, questionna Thomas.

-Oui, évidement !, assura Marie. Alice est une amie de longue date. Et si elle fait appel à nous, c’est qu’elle a de très bonnes raisons de le faire, j’en suis certaine.”

-Pas question que tu y ailles toute seule ! Je viendrai avec toi, affirma Thomas.

-Je n’en attendais pas moins de mon chevalier au grand coeur”, plaisanta Marie.

Même si elle ironisait pour donner le change, Thomas sentait qu’elle était soucieuse. Il la connaissait si bien !

Ils firent le chemin du retour en silence, chacun à ses propres pensées. Ils se dirent au revoir au pied de leur immeuble et passèrent une nuit compliquée, chacun de leur côté.

Les heures de cours leur parurent interminables. Ils se retrouvèrent à la sortie du collège, firent un tour au parc, comme tous les jours, en attendant l’heure du rendez-vous fixé par Alice.

Ils arrivèrent un peu en avance. Alice sortit de l’ombre dès qu’elle les vit s’approcher.

“-J’étais sûre que vous viendriez mais je vous remercie d’être là. Vraiment !, murmura-t-elle.

-Nous n’allions pas te laisser tomber, quand même. Tu es mon amie !, lui répondit Marie.

-Oui, tu as raison. Nous sommes amies, s’exclama Alice. Et c’est quand tout va mal que l’on sait où sont nos vrais amis d’ailleurs. Je n’oublierai jamais que tu as été là pour moi quand j’en avais besoin. Mais j’ai très peu de temps. Comme je vous l’ai dit, je suis surveillée et je ne sais pas combien de temps ils vont mettre pour se rendre compte que je ne suis plus dans mon appartement. Je vais vous faire monter chez moi par l’escalier de secours. Quand vous serez dans l’appartement, il ne faudra surtout pas que vous parliez ! Il y a des micros partout et ils sauraient alors que j’ai demandé de l’aide. Vous me promettez de ne pas faire de bruit ?”

Alice semblait vraiment terrorisée. Marie et Thomas sentirent leur angoisse augmenter d’un cran. Et pourtant, ils suivirent Alice en silence dans les escaliers de secours de l’immeuble. Ils entrèrent sans bruit dans l’appartement. Alice leur fit signe de s’asseoir autour de la table de la salle à manger. Elle partit dans le bureau de son père et revint avec un ordinateur portable allumé. Elle le posa sur la table du salon. En appuyant sur une touche, elle déclencha le lancement d’une vidéo. On y voyait son père, le professeur Yves Lemaître, attaché à une chaise, l’air paniqué. Il semblait lire un texte sous la contrainte.

Ma chérie, je suis désolé de t’avoir fait si peur hier, lors de mon enlèvement. Depuis que ta mère nous a quittés, c’est la première fois que je te laisse toute seule. Mais, comme tu l’as deviné, je n’ai pas eu vraiment le choix. Tu sais que je fais des recherches secrètes sur ce virus qui nous frappe depuis quelques mois. Je ne t’en ai pas dit beaucoup plus, pour ta propre sécurité. J’ai conservé le résultat de mes recherches sur une clé USB que tu es la seule à pouvoir récupérer aujourd’hui. Sans que tu le saches, j’ai mémorisé tes empreintes et je m’en suis servi pour sécuriser un des tiroirs de mon bureau, au collège. Tu es la seule à pouvoir l’ouvrir du coup. Mes ravisseurs veulent récupérer cette clé absolument et il faudra que tu te rendes discrètement dans mon bureau pour la récupérer. En appuyant ton index sur la serrure sécurisée, le tiroir s’ouvrira. Ensuite, il faudra que tu apportes cette clé à ceux qui m’ont enlevé. Dans 3 jours. Tu as 3 jours pour la récupérer, pas un de plus. Comme tu dois t’en douter, tu n’as pas le droit de contacter qui que ce soit, et encore moins la police. Ces individus sont prêts à tout pour récupérer ces données. Me tuer, ou te supprimer ne leur fait pas peur. Encore une fois, ma fille adorée, je suis désolé de te demander de faire cela pour moi. Je n’ai jamais voulu qu’il t’arrive quoi que ce soit de malheureux. Mais je sais que tu es intelligente et que tout cela ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. Je compte sur toi, ma puce…

Voilà. L’enregistrement vidéo se terminait ainsi. En revoyant ces images, Alice serrait les poings et des larmes coulèrent silencieusement sur ses joues. Marie posa une main rassurante sur son bras pour la consoler, au mépris de ces “gestes barrières” dont les médias parlaient sans cesse.

Thomas avait remarqué, sur le mur derrière la chaise où était assis le professeur Lemaître, la présence d’un logo étrange. Cela lui rappelait quelque chose mais il ne parvenait plus à se souvenir de ce dont il s’agissait. Il se promit de faire une recherche, certain que ce détail aurait son importance.

Marie et Thomas firent comprendre à Alice par gestes qu’ils l’aideraient, évidement. Ils se donnèrent rendez-vous devant le bureau du professeur Lemaître, le lendemain, vers midi, après les cours. Ils verraient bien sur place ce qu’il conviendrait de faire… Ils prirent congé discrètement et ressortirent du bâtiment par les garages, afin que personne ne les remarque.

Décidément, cette aventure devenait de plus en plus sérieuse et inquiétante ! Ni Marie, ni Thomas n’avaient la moindre idée de ce qui allait se produire ensuite…

Comment allaient-ils pouvoir s’introduire discrètement dans le bureau du célèbre professeur ? De quelle manière allaient-ils pouvoir récupérer cette clé USB ? Que contiendrait cette dernière ? C’est à vous, chers lecteurs, d’imaginer la suite ! Nous allons écrire ensemble le 3ème épisode et je m’en réjouis d’avance. Merci de faire vos suggestions en commentaires. Je serai ravie de vous lire.