Solidaire

Lorsque l’on cherche une définition de cet adjectif, on lui trouve 2 sens principaux.

Sens 1 : Lié par une responsabilité et des intérêts communs.

Sens 2 : Se dit des choses dont la dépendance est réciproque.

Le slogan de ce blog, “Vers une éducation bienveillante et solidaire“, trouve tout son intérêt lorsque l’on s’intéresse au sens des termes qui le composent. Dans un précédent article, j’évoquais le lien entre éducation et bienveillance et ce que cela impliquait selon moi.

“Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences.”

Françoise Dolto

Cette célèbre psychanalyste a résumé en une seule phrase un idéal vers lequel toute démarche éducative bienveillante devrait tendre. Bienveillance et solidarité sont deux ingrédients finalement indissociables dans l’accompagnement des individus vers leur épanouissement personnel. Si l’on part de ce principe fondateur, les méthodes d’enseignement devraient également s’inspirer de cette tendance.

Différents courants pédagogiques existent et ont été testés depuis des décennies. L’objet de cet article n’est pas de les recenser de manière exhaustive.

Mais en matière de communication, les principes de la “Communication Non Violente” établis par Marshall Rosenberg semblent intéressants. Dans son ouvrage phare, “Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)”, il expose les principes de base d’une nouvelle manière de communiquer, qui permet de prendre en compte les points de vue du locuteur et de l’interlocuteur avec bienveillance. On y apprend la différence entre le “langage chacal” et le “langage girafe” par exemple. Dans la perspective où tous les individus se sentent solidaires les uns des autres, la communication devient un échange vivant et respectueux et non plus un dialogue de sourds, où chacun tente d’imposer son point de vue à l’autre, quand ce n’est pas l’un au détriment de l’autre, dans une relation dominant-dominé. Bien que la démarche initiée par Marshall Rosenberg date un peu, elle peut être remise au goût du jour et pourrait apporter un plus non négligeable aux méthodes de communication utilisées dans l’enseignement. Pour ceux que cela intéresse, un ouvrage très court permet d’obtenir quelques clés : “Enseigner avec bienveillance”.

Très rapidement, une autre démarche me semble pertinente en la matière. C’est celle de la “Discipline positive” fondée par Jane Nelsen. L’association qu’elle a créée répertorie les différentes publications, ateliers et conférences qu’elle propose.

Une dernière référence pour ne pas trop allonger cet article. C’est celle des “ateliers bonifiés”. C’est une démarche pratique, mise en place avec des élèves du second degré par une professeure d’anglais, Marie Rivoire. Sur sa page internet, elle y expose sa démarche, y vend aussi son ouvrage. Mais vous pouvez y jeter un oeil, pour information. Personnellement, je me suis appropriée le système dans ma classe. Le travail en îlots apporte à mon sens un plus sur le plan de la solidarité dans une classe. Une plus grande émulation aussi. Les élèves, même les plus faibles, sont actifs et se sentent impliqués. Il y a aussi des inconvénients : classe plus bruyante, constitution des groupes pas toujours évidente à envisager, séances à programmer autrement car on “avance” plus lentement dans le programme, professeur toujours sur le pont pour bonifier les réponses des différents groupes…

Bref, un certain nombre de démarches pédagogiques qui me semblent intéressantes et qui développent la bienveillance et la solidarité chez les jeunes. Aucune ne représente à elle seule une “panacée” pédagogique, c’est évident. Pourtant, toutes présentent des éléments pertinents que l’on peut s’approprier concrètement afin de réinventer un “style” pédagogique qui sera propre à chaque enseignant, en fonction de sa personnalité. C’est en ce sens en tout cas que je l’entends en les exposant dans cet article.