Les aventures de Thomas Grimaud : épisode 1

Dans une ville du sud de la France, Thomas se demandait ce qui se passait. Une épidémie d’un virus inconnu jusqu’alors avait frappé son pays, la France. Le monde entier était concerné, pour la première fois depuis la pandémie de grippe espagnole de 1918. Les informations contradictoires en continu se succédaient sur certaines chaînes de télévision, les réseaux sociaux s’étaient emparés du phénomène et publiaient tout et n’importe quoi. Son collège avait été fermé pour l’occasion. Cela ne l’avait pas particulièrement dérangé. Il n’aimait pas l’école depuis toujours, c’était un fait. Et le confinement n’était pour lui qu’une sympathique possibilité de débuter des vacances inattendues.

Pourtant, il s’inquiétait quand même, car ce virus pouvait atteindre en priorité les personnes qu’il aimait le plus au monde : ses grands-parents. Cet ennemi inconnu frappait en grande majorité des personnes âgées et cela lui faisait peur. Il ne voulait pas perdre les seules personnes qui comptaient vraiment pour lui. En dehors de son amie d’enfance, Marie, Thomas n’était proche que de ses grands-parents et de ses chats : Mitsy et Pouky. Les deux matous étaient issus de la même portée et ils étaient donc “frères”. Si tant est que cela pouvait avoir un sens pour des animaux ! Thomas passait beaucoup de temps à les brosser, à changer leur caisse, à les câliner, à leur parler, à leur donner à manger… Les deux mâles le lui rendaient bien car ils dormaient très souvent avec lui, dans son lit. Et quand il se sentait seul, qu’il pleurait car il se sentait incompris, les deux matous venaient le consoler, ronronner tout près de lui, comme s’ils sentaient son besoin d’être compris. C’est sans doute cette complicité qui avait donné à Thomas le désir de devenir vétérinaire. A 12 ans, il pouvait encore changer d’avis mais l’envie était là. Avec son grand corps maigre, ses cheveux bruns et ses yeux bleus, Thomas n’avait pas beaucoup de succès auprès des filles de son collège. Il manquait de confiance en lui, était rêveur et ce n’était pas le meilleur moyen de conquérir la gente féminine. Il le savait, ses grands-parents le lui avait déjà dit. Mais, au quotidien, ce n’était vraiment pas facile à vivre !

“- Thomas, viens mettre la table !”, hurla Maryse, la mère de Thomas. Cette dernière, souvent débordée entre son travail comme secrétaire dans un cabinet de médecins généralistes et sa vie personnelle, tentait d’impliquer ses enfants dans la vie familiale. Thomas cessa de rêver et se dirigea, tête basse, vers la cuisine pour accomplir la corvée dont l’avait chargée sa mère.

Patrice Grimaud, pompier professionnel, le père de famille ainsi que l’époux de Maryse regardait avec passion la retransmission sur une chaîne sportive d’un match de football récent. En cette période de pandémie, les matchs se jouaient sans supporters dans les stades et étaient retransmis à la télévision. Une bière à la main, on l’entendait hurler des encouragements ou des injures selon le déroulement du match.

“- Mais taisez-vous ! Je n’entends pas les commentaires sportifs ! Est-ce que c’est possible de se détendre après le boulot dans cette famille ? C’est fou quand même !”, pesta Patrice.

Thomas pensa très fort, sans oser se l’avouer, que son père pouvait quand même participer un peu à la vie familiale. Il voyait sa mère s’épuiser à tout faire et ne comprenait pas pourquoi cette dernière ne se révoltait pas. Les parents de Maryse, les grands-parents de Thomas, ne cessaient de déplorer cette situation. Ils n’avaient pas élevé leur fille pour subir cette nouvelle forme d’esclavage !

Mais Thomas, même s’il se rendait compte de ce qui se passait, se sentait impuissant à changer les choses. De plus, il avait d’autres préoccupations plus importantes à ses yeux ! Il voulait devenir vétérinaire, était amoureux de Marie Pino, sa meilleure amie, tout en étant certain que ses sentiments n’étaient pas réciproques. Il avait beaucoup de mal à supporter sa soeur Elsa, prétentieuse et égoïste, ainsi que son frère Matthias, grand champion d’escalade et très sûr de lui… En fait, il ne supportait plus personne. Lui-même, les autres, le collège, le contexte de pandémie… Tout était vraiment trop compliqué. Vraiment !

Après avoir ingurgité sans trop y réfléchir un des plats tout préparés réchauffés par sa mère, Thomas, soulagé, rejoignit sa chambre et se coucha. Demain, il faudrait porter le masque, se laver les mains toutes les 5 minutes au collège, respecter les distances sociales… Bref, aller au collège serait compliqué. Pourtant, Thomas s’y rendrait avec plaisir. Pas pour retrouver les profs, non ! Mais il pourrait croiser Marie, sa Marie, son amie d’enfance, l’amoureuse de ses rêves… Chouette ! Vivement demain !

Après le petit-déjeuner, Thomas partit, masqué, sifflotant au collège. Marie, Marie… Il s’arrêta net à côté de la croix qui lui était destinée pour respecter les distances de sécurité avant de pénétrer dans l’établissement. Marie était son amie d’enfance et ils n’avaient jamais eu de secrets l’un pour l’autre. Pourtant, depuis quelques temps, tout avait changé pour Thomas. Et il avait peur. Et si Marie ne partageait pas ses sentiments ? Comment se comporter avec elle maintenant ?

Chacun rentra en cours en respectant les distances. Ennui… Sur les coups de midi, Thomas se réjouit car les cours se terminaient et la vraie vie commençait. A la sortie du collège, Thomas tenta d’approcher Marie qui n’était pas dans la même classe que lui. Elle parlait avec d’autres camarades et il éprouva une pointe de jalousie.

“-Coucou Marie ! Alors ? Quoi de neuf ? Tu vas bien ?, balbutia-t-il.

-Oui, je vais bien, merci. Tu fais quoi maintenant ?, lui répondit-elle.

-Oh, rien de spécial. On va au parc, comme quand on était enfants ?, suggèra Thomas.

-Ah oui ! Super ! Avec plaisir !”, s’exclama la jeune fille.

Au parc, malgré les mesures de protection sanitaire, on pouvait voir des jeunes gens faire du skate, du roller, des adultes courir, des mamans promener leurs bébés dans des landaus. Après plusieurs semaines de confinement, tous aspiraient à respirer un air pur, à la liberté.

Marie et Thomas se rejoignirent. Le soleil printanier dardait ses rayons sur ce parc qu’ils aimaient tant tous les deux et qu’ils connaissent si bien. Ils se regardèrent mais n’osèrent pas se faire la bise. Ce ne serait pas recommandé en ce contexte de pandémie.

Thomas rougit mais cela ne se vit pas sous son masque. Comme quoi, cela pouvait avoir ses avantages ! Il regarda tout autour de lui, un peu gêné… Tout à coup, son regard tomba sur une enveloppe posée sur un banc, comme oubliée par un farfadet qui passait par là.

Mais que pouvait donc bien contenir cette enveloppe ? Par quelques signes de la main, il désigna l’objet mystère à Marie, qui ouvrit grands ses yeux. Elle ne comprit pas plus que Thomas comment cette enveloppe s’était retrouvée sur ce banc, et encore moins pourquoi…

Voilà donc un mystère à éclaircir. A vous maintenant, lecteurs, de prendre la plume afin de proposer des idées et permettre de continuer ce récit. Soyez créatifs ! Et que le meilleur gagne ! Vos commentaires seront lus intégralement et il en sera tenu compte pour la rédaction de la suite de ce récit. Merci d’avance pour votre participation !