Professeure de lettres dans un collège, j’ai eu envie de tenter une expérience. Comme beaucoup en cette année 2020, j’ai expérimenté pour la première fois de ma vie la restriction de mes libertés pendant le confinement, puis l’enseignement à distance avec des moyens numériques inégalement répartis et maîtrisés.
Cette période inédite m’a fait réfléchir aussi, à beaucoup de choses. A mon mode de vie tout d’abord, à ce que je pouvais faire à ma modeste échelle pour contribuer à faire évoluer les mentalités. J’ai pu observer sur les réseaux sociaux une multitude de réactions, allant de la haine au complotisme en passant par la colère, la panique… Et j’ai aussi remarqué de très belles initiatives solidaires, des élans du coeur qui m’ont ravie.
J’ai donc eu envie de tenter cette expérience particulière qu’est la création d’un blog. Celui-ci a avant tout pour vocation d’accueillir et de diffuser des messages bienveillants, des articles que mes élèves, ainsi que toute personne intéressée pourront consulter et/ou proposer à loisir, commenter s’ils le souhaitent. L’objectif est de partager, de rester en lien aussi.
Les rubriques s’étofferont au fil du temps et ne concerneront pas seulement des contenus disciplinaires. L’enseignement, selon mes convictions personnelles, devrait être ouvert sur le monde qui nous entoure, nous ouvrir les yeux, nous permettre de relativiser également.
Alors bienvenue sur ce blog expérimental ! Toutes vos suggestions, commentaires, contributions éventuelles seront les bienvenus, à partir du moment où ils respectent des règles de politesse et de bienveillance élémentaires.
Les vacances scolaires arrivent bientôt. La chaleur, elle, est déjà bien présente en cette fin de mois de juin. Et pourtant, la motivation des fidèles habitués de la classe virtuelle du mercredi matin est toujours au rendez-vous. Les aventures de Thomas Grimaud touchent à leur fin et cette belle aventure nous aura permis de préserver, à mes élèves et à moi, un lien précieux en ces temps troublés.
Alice sortit avec angoisse le téléphone de la poche de sa veste. Elle se doutait bien que le SMS qu’elle venait de recevoir concernait l’échange qui devait avoir lieu aujourd’hui. La vie de son père ne tenait pas à grand-chose et elle prit une grande inspiration avant de consulter le message laconique qui s’affichait sur l’écran tactile de son portable :
Rendez-vous pour l’échange au niveau du hangar près de la pharmacie de la rue piétonne à 18 heures précises. Venez seuls, si vous tenez à la vie du professeur Lemaître.
Et c’était tout… Alice jugea bon de prévenir les membres de l’équipe de surveillants. En effet, si jamais les choses devaient mal tourner, autant que quelqu’un soit au courant ! Elle leur demanda de prévenir les autorités s’ils n’avaient pas de nouvelles d’elle vers 18 h 30. Les surveillants promirent de faire le nécessaire. Ils étaient maintenant conscients de la gravité de la situation et on pourrait compter sur eux.
C’est pourtant avec la boule au ventre que les quatre compères retournèrent en cours. Se concentrer en classe fut pénible mais en même temps, cela leur permit de penser à autre chose. Ils devaient faire comme si de rien n’était pour ne pas éveiller les soupçons de leurs professeurs ou de leurs camarades.
Pendant ce temps, les surveillants avaient contacté le principal du collège. Ils l’avaient informé du harcèlement que faisait subir le professeur Ligot à certains élèves du collège, en toute illégalité.
Monsieur Ligot fut convoqué d’urgence dans le bureau du principal. Quand il entra dans la pièce, le professeur aperçut sur l’imposant bureau en chêne clair un splendide cactus, d’une taille assez imposante. Il pensa que la présence de cet ornement était quand même assez étrange dans un bureau administratif.
-Prenez place, ordonna monsieur le principal, en indiquant d’un geste nerveux le fauteuil situé face à lui. Il était en conversation téléphonique et monsieur Ligot dut patienter, sans trop savoir quelle était la raison de cette convocation urgente.
-Bien, s’exclama le principal lorsqu’il eut raccroché. Vous devez probablement vous demander quelle est la raison de votre présence ici.
-Sans aucun doute, ironisa Monsieur Ligot.
-Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Votre poste de professeur dans notre collège est compromis, asséna-t-il.
-Mais pourquoi cela ?, interrogea le professeur devenu blanc comme un linge.
-Je ne vous apprends rien en vous rappelant que le harcèlement, sous quelque forme que ce soit est interdit par la loi, n’est-ce pas ?, tempêta-t-il.
-Mais…mais…de quoi parlez-vous ? De quoi m’accusez-vous ? Je n’ai rien fait de mal !, affirma Monsieur Ligot.
-Ah ah, c’est donc ainsi que vous niez vos agissements !, rugit le principal. Et bien j’ai des preuves, figurez-vous !
Il tourna l’écran de son ordinateur de manière à ce que son interlocuteur put visionner les images en même temps que lui et il cliqua sur les enregistrements des caméras de surveillance. On pouvait clairement y voir Monsieur Ligot suivre à plusieurs reprises les quatre jeunes gens au sein du collège. Chaque nouvel extrait de vidéo voyait le professeur se tasser un peu plus sur son siège.
-Je crois que les images parlent d’elles-mêmes, n’est-ce pas ?, affirma le principal.
Devant le silence stupéfait du professeur, le principal en profita pour lui asséner le coup de grâce en le menaçant de le dénoncer à l’Inspection Académique s’il le voyait à nouveau en train de harceler qui que ce soit dans son établissement. Monsieur Ligot jura qu’on ne l’y reprendrai plus et sortit du bureau en reculant et en bredouillant des excuses inintelligibles. Si les quatre jeunes-gens avaient pu être témoins de la scène, ils auraient été ravis de constater à quel point ce personnage, habituellement si sûr de lui-même et si méprisant, pouvait se métamorphoser en une carpette larmoyante.
Après cette sortie peu digne de la haute opinion qu’il avait de lui-même, Monsieur Ligot se mit à réfléchir très vite et très intensément. Finalement, il ne craignait pas vraiment les menaces de son supérieur. Ce qui lui importait par dessus tout, c’était de mettre la main sur cette fameuse clé USB qu’il savait être encore entre les mains d’Alice. Ses contacts réguliers avec les ravisseurs du professeur Lemaître lui avaient appris que l’échange aurait lieu ce soir. Il n’aurait donc plus très longtemps à patienter avant de s’approprier les données qui feraient de lui un homme riche et célèbre. Ou peut-être seulement riche. Mais c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Un sourire machiavélique apparut sur son visage ridé et disgracieux. Il ferait semblant de faire profil bas mais son heure arrivait bientôt. Il le sentait en lui.
Les cours terminés, les jeunes gens prirent le chemin de leur parc favori. Il fallait se mettre d’accord sur un plan concernant l’échange qui devait avoir lieu dans la soirée. A plusieurs reprises, Thomas sentit sur lui le regard appuyé de Marie. Un regard presque tendre. C’est en tout cas comme cela qu’il l’interprétait. Il se traita d’idiot intérieurement mais l’espoir de sentiments partagés commençait à naître en lui. Il eut quelques difficultés à se concentrer sur la conversation du moment.
Ils passèrent chez eux pour se changer car ils avaient décidé de porter des grandes capes noires afin de pouvoir se déplacer discrètement. Ils se rejoignirent à quelques pas du hangar désigné par les ravisseurs. Thomas, sur les conseils de ses amis se rendit invisible et attendit patiemment près de la porte du hangar. Les ravisseurs, en compagnie de ce diabolique Monsieur Ligot, attendaient près de la porte d’entrée du bâtiment. Alice s’approcha en tremblant du groupe, tout en montrant la clé USB qu’elle tenait dans sa main.
-Pose la clé au sol et recule de deux pas !, hurla Monsieur Ligot.
-Je veux d’abord constater que mon père est bien vivant, osa répondre Alice.
-Regarde sur ton téléphone !, aboya l’un des ravisseurs.
Alice s’aperçut qu’elle avait reçu une vidéo par mail. Elle la lança et put ainsi constater, ainsi que Théo, que le professeur était toujours en vie.
-Tu ne pourras revoir ton cher père que lorsque nous serons sûrs que la clé USB contient bien les données que nous cherchons, ricana Monsieur Ligot.
Silencieusement, Alice posa l’objet au sol et recula de quelques pas. Thomas, invisible, surveillait attentivement la scène en silence, pour ne pas se faire remarquer.
Le professeur Ligot inséra la clé dans son ordinateur portable et poussa un hurlement de joie. Les ravisseurs le regardèrent de travers : il ne s’agissait pas d’attirer l’attention sur eux !
-Mais je veux être totalement sûr que c’est la bonne formule. Vous allez attendre ici que je teste tout ça dans mon laboratoire, dit Monsieur Ligot.
Les quatre compères ne s’attendaient pas du tout à ça ! Le chimiste allait rapidement s’apercevoir de la supercherie ! Un vent de panique se mit à souffler dans leurs esprits. Ils ne pouvaient pas afficher leur peur mais ils étaient pris au piège…
C’était sans compter sur Thomas et ses pouvoirs surnaturels. En effet, dès qu’il comprit que la situation était en train de tourner à leur désavantage, il traversa, toujours invisible, les murs du hangar et se mit à la recherche du père d’Alice. Pendant que le professeur Ligot testait la formule inventée par son confrère prisonnier, Thomas, qui avait localisé le célèbre savant, l’avait libéré de ses liens et l’avait transporté à l’extérieur du bâtiment.
Alice sauta dans les bras de son père et des larmes de joie coulèrent sur les joues du vieil homme. Il ne fallait pas traîner ici ! Quand le diabolique professeur Ligot s’apercevrait qu’il avait été dupé, il serait fou de rage, c’est certain.
Personne ne s’aperçut de l’absence de Thomas qui, toujours invisible, était resté sur place. En effet, il avait aperçu non loin de là, dans les jardins qui jouxtaient le hangar, un parterre de roses magnifiques et il tenait absolument à en rapporter une à Marie. Il savait qu’il prenait des risques mais c’était un geste si romantique qu’il ne résista pas à la tentation. Après tout, son invisibilité était une sacrément bonne protection !
Tandis qu’il cueillait la précieuse fleur, il entendit des sirènes de police se rapprocher du hangar. Ainsi, les surveillants avaient tenu parole… Thomas ne manquerait pas d’aller les remercier. Dès demain !
Il vola jusqu’au petit groupe qui s’éloignait rapidement du site pharmaceutique. Il décida de ne pas révéler sa présence pour l’instant. Il les écouta raconter leurs aventures et fut très ému par leur joie de se retrouver.
Le professeur Lemaître avait besoin de repos et il rentra à l’appartement, tandis que Marie, Alice, Théo et Thomas toujours invisible décidèrent de fêter l’événement.
Il était déjà 20 heures. Les parents devaient être fous d’inquiétude… Chaque protagoniste envoya un SMS rassurant aux siens et finalement, ils se retrouvèrent à la sandwicherie du coin. Ils étaient affamés maintenant ! Thomas décida de se rendre à nouveau visible pour se mettre à table avec ses amis. Il avait du mal à cacher la rose derrière son dos tout en mangeant d’une seule main.
-Marie, j’ai quelque chose pour toi, déclara-t-il à la fin du repas.
-Ah oui ?, interrogea-t-elle en rougissant.
-Allez viens, je vais te montrer de quoi il s’agit, osa Thomas.
-Ne vous inquiétez pas, dit Théo, je vais raccompagner Alice chez elle. On se retrouvera demain au collège. Bonne soirée les amoureux !
Thomas et Marie furent surpris de l’affirmation de Théo. Ils ne pensaient pas que leurs sentiments réciproques étaient aussi visibles pour les autres.
-Alors, s’exclama Marie, gênée, on y va Thomas ?
-Oui, j’arrive !, murmura-t-il.
En chemin, il offrit la magnifique rose à celle dont il était amoureux. Marie le prit dans ses bras et lui avoua ses sentiments. Ils s’embrassèrent à l’ombre d’un platane, sur le chemin du retour. La vie allait être encore plus belle à partir de demain ! Ils rentrèrent chacun chez soi, le coeur en fête.
Théo, de son côté, raccompagna Alice jusqu’à l’entrée de son immeuble. Plus besoin de passer par les sous-sols maintenant ! Ils pouvaient s’afficher au grand jour ! Ils n’avaient plus besoin d’avoir peur, le danger était passé.
-Tu sais quoi, s’exclama soudain Alice, je suis heureuse que mon père soit sauvé mais je regretterai presque que la vie reprenne son cours normal. Tu n’as pas cet étrange sentiment de vide en toi ?
-Ce qui me manquera le plus, c’est surtout de ne plus vous voir aussi souvent, murmura Théo.
-Oh, soupira Alice, mais qu’est-ce qui nous empêche de nous voir si on le souhaite ? Je te suis tellement reconnaissante pour toute l’aide que tu nous as apporté pour mon père !
Elle effleura tendrement la joue de Théo qui y vit le signe qu’il pouvait aller un peu plus loin. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, comme s’ils ne voulaient plus jamais se quitter. Leurs aventures étaient terminées. Certes. Mais une nouvelle vie commençait pour eux, une vie plus secrète et plus intime mais qui promettait d’être tout aussi riche en émotions…
Le lendemain, les amis se retrouvèrent devant le collège et ne furent pas étonnés du bonheur de leurs camarades. Les deux couples prirent le chemin du bureau des surveillants afin de les remercier pour leur aide. C’est là qu’ils apprirent que la police avait arrêté Monsieur Ligot, ainsi que les autres ravisseurs. L’entreprise Bochon allait être mise en examen pour complicité d’enlèvement.
Les journalistes s’étaient emparés de l’affaire et cette dernière faisait les gros titres dans la presse écrite, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Personne ne mentionna le rôle joué par les quatre jeunes gens dans l’histoire. La manière dont le professeur Lemaître avait été libéré demeura un mystère. Mais cela ne dérangea absolument pas les deux couples. Ils ne cherchaient pas la gloire. Ils désiraient plutôt savourer chaque instant de cette nouvelle vie bien méritée…
Nous voici parvenus au terme des aventures de Thomas Grimaud, aventures qui nous ont tenu en haleine pendant plusieurs semaines. Je tenais à remercier tout particulièrement mes élèves de sixième qui, lors des classes virtuelles du mercredi, sont venus enrichir ce récit, semaine après semaine, par leur imagination fertile. C’est grâce à eux que ce projet a pu voir le jour et se dérouler dans les meilleures conditions. Et peut-être que ces écrivains en herbe pourront à leur tour imaginer leurs propres récits à l’avenir ? Merci également pour les superbes illustrations réalisées par ces jeunes gens. J’ai été ravie de partager cette aventure avec vous et nous aurons peut-être encore à l’avenir l’occasion de vivre d’autres projets, qui sait ? En attendant, bonnes vacances à tous et à très bientôt…
Avec toujours plus d’imagination et de créativité, les élèves qui participent à ce projet en classe virtuelle vous invitent à poursuivre les aventures trépidantes de Thomas Grimaud. Il ne reste plus beaucoup de temps aux jeunes gens pour sauver le père d’Alice…
Les quatre compères, assis confortablement dans la chambre de Théo, tentaient de mettre un plan de bataille au point afin de sauver le père d’Alice. Du coin de l’oeil, Marie, Alice et Théo surveillaient Thomas car ils appréhendaient la réactivation des pouvoirs magiques de leur ami, après l’ingestion du délicieux déjeuner préparé par Alice à base d’escargots de Bourgogne. Ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre. Ils redoutaient et espéraient l’apparition de ces phénomènes paranormaux, tout en ayant des doutes. Cela semblait tellement invraisemblable ! Et pourtant, dans son carnet d’expériences, le professeur Lemaître paraissait tout à fait sérieux lorsqu’il en avait fait le compte-rendu. Il avait assuré que l’ingestion d’escargots réactiverait très probablement les principes actifs du vaccin injecté à Thomas lorsqu’il n’était encore qu’un nourrisson. Cette injection l’avait guéri de la maladie des os de verre, mais elle avait fait également de lui un sujet hors du commun. C’est d’ailleurs pour cette raison que les expériences du professeur avaient cessé. Il ne pouvait pas prendre le risque de provoquer chez d’autres patients des effets secondaires aussi importants et si incontrôlables…
Tout à coup, dans la chambre de Théo, tous les objets se mirent à voler simultanément dans les airs. Thomas semblait sidéré ainsi que ses camarades. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, et encore moins comment il avait pu déclencher ce phénomène…
-Thomas !, s’écria Marie, mais toi aussi tu voles !
-Holala, mais c’est génial !, lui répondit Thomas. Mais comment est-ce que je suis arrivé à déclencher ça ?
A la seconde où il toucha Marie, cette dernière se mit à planer aussi à ses côtés. Il fit la même expérience avec Alice et Théo qui eurent la surprise de les rejoindre dans les airs.
-Wouahou !, s’écria Alice. Je sais maintenant ce que ça fait d’être un oiseau ! C’est hallucinant : je me sens libre et légère. C’est tellement agréable comme sensation !
Théo ne semblait pas partager l’émerveillement de ses amis. Il tentait de redescendre sur la terre ferme mais n’y parvenait pas. Il commença à s’affoler.
-Au secours !, cria-t-il, comment fait-on pour redescendre ? Je n’y arrive pas et j’ai la trouille de ma vie !
Thomas n’avait pas songé à ce léger détail dans son enthousiasme à explorer son nouveau pouvoir.
-Je n’ai aucune idée de ce qui a déclenché le vol, et encore moins de comment je peux arrêter ça, murmura-t-il.
Après quelques minutes de panique, les amis retombèrent brusquement sur le sol. L’atterrissage fut pour le moins brutal et inattendu. La curiosité étant la plus forte, Thomas fit l’expérience de ce nouveau pouvoir plusieurs fois. Après quelques essais, il comprit qu’il lui suffisait d’évoquer la scène dans son esprit afin de déclencher ce pouvoir, et qu’il lui suffisait de toucher les objets ou les personnes pour les entraîner dans son vol. Le seul inconvénient, c’est qu’il ne maîtrisait pas la durée du phénomène qui ne semblait persister que quelques minutes, avant de cesser brutalement. Il lui faudrait encore explorer cela avant d’utiliser cette faculté. Mais c’était un bon début !
-Dites-donc, les amis, c’est bien beau tout ça, s’exclama Théo, mais je vous rappelle que nous devons échanger la clé USB contre le père d’Alice demain ! Nous n’avons pas de temps à perdre !
-Oui, tu as raison, approuva Alice. Que peux-tu faire avec la clé USB de mon père ? Est-ce que tu es capable de trafiquer les données qu’elle contient pour piéger les ravisseurs de papa ?
-Je vais essayer, soupira Théo. Mais je ne garantis pas le résultat !
Théo inséra la clé argentée dans le port USB de son ordinateur portable dernier cri, offert par sa famille pour Noël. Grâce au mot de passe trouvé dans le carnet du professeur Lemaître, il put ouvrir les fichiers de données cryptées. Avant de faire quoique ce soit d’autre, Théo décida de copier l’intégralité des fichiers sur son disque dur externe. Il explora ensuite les fichiers de données décompressées et se mit à sourire.
-Voilà, voilà, dit-il. Nous y sommes ! Le professeur est vraiment très malin ! Il a fait en sorte que les données présentes sur cette clé ne soient exploitables que si on les assemble. Il suffit d’une seule erreur dans l’assemblage de ces données pour que la formule du vaccin devienne un placebo, totalement inefficace ! Je suis en admiration devant son travail, vraiment ! Il me suffit simplement de modifier une seule des lignes du fichier principal pour que les ravisseurs ne fabriquent qu’un faux vaccin. Et avant qu’ils ne s’en rendent compte, le professeur sera déjà sauvé !
-Oui, déclara Alice fièrement. J’ai toujours su que mon père était un génie ! Il vient encore une fois de le prouver. Il a fait en sorte que ce soit moi qui récupère la clé USB si jamais les choses devaient mal tourner. Il savait pertinemment que je serai suffisamment curieuse pour jeter un oeil aux données qu’elle contient et que je trouverai un moyen de les trafiquer.
-Bravo mon pote, dit Thomas. Je savais que l’on pouvait compter sur toi !
-Oui !, bravo Théo !, s’exclama Marie. Mais sans vouloir jouer le rabat-joie, je vous signale qu’il est 18 h 45. Si dans 15 minutes chrono, nous ne sommes pas rentrés à la maison, nos parents vont nous faire passer un sale quart d’heure !
-Houlala ! Oui, tu as raison, opina Thomas. Allez, on se dépêche de rentrer !
-Oui, approuva Alice, on va y aller au pas de course. Mais Théo, il faut que je te dise : je ne te remercierai jamais assez pour toute l’aide que tu m’auras apporté. Si on peut sauver mon père demain, ce sera en grande partie grâce à toi.
-Je t’en prie, ce n’est rien, répondit Théo, en rougissant légèrement car il n’avait pas l’habitude de recevoir de tels compliments, surtout provenant d’une jeune-fille ! Allez, ouste, je ne vous mets pas dehors mais il est temps de vous mettre en route mes amis !
Rentré chez lui, Thomas ne fit aucun commentaire devant ses parents. Il ne voulait pas les impliquer dans son aventure car il avait peur de les mettre en danger. Il se doucha, mangea rapidement puis se réfugia dans sa petite chambre douillette. Il passa le reste de la soirée, et jusque tard dans la nuit car il n’arrivait pas à trouver le sommeil, à explorer ses nouvelles capacités. Il n’était pas certain de les avoir toutes découvertes mais il avait bien avancé dans ses recherches. Il pouvait non seulement voler et faire voler des objets, mais également contrôler la durée du phénomène. Il lui suffisait de rester concentré et de voir la scène dans son esprit, comme sur un écran de cinéma, pour que la “magie” opère, autant de temps qu’il le désirait. Il maîtrisait également l’atterrissage. De la même manière. Grâce au pouvoir de son esprit. Il découvrit aussi qu’il pouvait devenir invisible, rendre invisibles des objets, passer à travers les murs sans dommages, attirer à lui des objets… Il entendit même les pensées de sa soeur lorsqu’il passa devant sa chambre en se rendant dans la salle de bain ! Thomas pensa avec humour que maintenant, Harry Potter pouvait bien aller se rhabiller ! Il n’avait même pas eu besoin de passer par Poudlard pour maîtriser ses dons !
Avant de s’endormir, épuisé par toute la concentration qu’il avait été obligé de consacrer à la découverte puis à la maîtrise de ses pouvoirs, Thomas pensa très fort à Marie. Il aurait tellement aimé partager tout ça avec elle ! Il songea qu’il aurait bien aimé partager bien plus encore avec elle, en fait. Mais il ne savait pas s’y prendre avec les filles. C’était comme ça…
Le lendemain matin, il prit un solide petit-déjeuner en compagnie de sa famille. Il s’aperçut qu’il était affamé : la magie, il faut croire que ça creuse ! La journée allait être longue et il avait besoin de recharger ses batteries.
Sans que Thomas ne comprenne vraiment bien pourquoi, tout le monde semblait joyeux ce matin. Puisqu’il pouvait lire dans leurs pensées, il réalisa qu’il avait oublié qu’aujourd’hui était une date importante : c’était l’anniversaire de mariage de ses parents. La bonne humeur des deux adultes faisait plaisir à voir et rejaillissait sur les trois enfants, en paix pour une fois autour d’une table.
C’est donc tout joyeux que Thomas rejoignit ses amis devant le portail du collège. Ils décidèrent de faire un tour au bureau de la vie scolaire afin de dénoncer le professeur Ligot et de les prévenir de la disparition du père d’Alice. Ils avaient pris cette décision ce matin, devant le collège. Après tout, même s’ils étaient surveillés, qui pourrait imaginer qu’ils iraient raconter leur histoire à des surveillants du collège ? Aucun d’entre eux n’était de la police. Ce n’était pas trahir le père d’Alice que d’aller les voir, non ?
Ce qui inquiétait beaucoup Thomas, c’était que personne ne veuille croire à leur histoire. Et évidemment, les surveillants présents dans le bureau ce matin-là commencèrent par croire à un canular et se mirent à rire. Ce n’est que lorsqu’ils purent visionner les images des caméras de vidéo surveillance montrant le professeur Ligot en train de suivre les jeunes-gens à l’intérieur du collège, qu’ils finirent par les prendre au sérieux. Ils avaient déjà pu constater par eux-mêmes l’étrange absence injustifiée du professeur Lemaître. Ce n’était pas son genre de ne pas venir travailler, et encore moins de ne prévenir personne… Alice leur résuma brièvement la situation et l’échange qui devait avoir lieu aujourd’hui. Elle leur parla du lien entre le laboratoire Prius, filiale de la grande entreprise pharmaceutique Bochon, dont le bâtiment principal était située dans la zone industrielle de la ville et le machiavélique professeur Ligot.
Elle leur demanda également de ne surtout pas prévenir la police. En tout cas pas pour l’instant. Les membres de l’équipe éducative, au départ complètement sidérés par autant d’événements extraordinaires, promirent de ne prévenir la police que si Alice le leur demandait. En effet, elle allait bientôt recevoir un SMS qui lui communiquerait le lieu et l’heure du rendez-vous, ainsi que les conditions de l’échange. Les ravisseurs ne devaient pas se douter que des adultes étaient dans la confidence…
Et c’est juste à ce moment-là qu’Alice sentit vibrer son portable dans sa poche. Elle venait de recevoir le fameux SMS tant attendu.
Mais que contenait ce simple message ? Où et quand allait avoir lieu l’échange ? Le père d’Alice était-il toujours en vie ? De quelle manière les pouvoirs de Thomas allaient-ils pouvoir les aider dans cette affaire ? Comment allait réagir Monsieur Ligot en s’apercevant que les jeunes gens avaient contacté les surveillants de la vie scolaire ? Les surveillants allaient-ils tenir parole et ne pas contacter les autorités ? Thomas parviendrait-il enfin à déclarer ses sentiments à Marie ? Cher lecteur, nous voici sur le point de parvenir à la conclusion de cette aventure extraordinaire. Rien n’est encore joué à ce stade. Et ce sont vos commentaires, vos idées, votre créativité qui vont nous amener au bout de cette aventure qui se terminera…au prochain épisode.
Lors de la séance 5, nous avons comparé, grâce à deux articles de sources différentes, des données contradictoires concernant l’application Stop Covid et le traçage numérique.
Nous allons aujourd’hui comparer deux autres sources contradictoires portant sur l’origine du virus.
Une vidéo d’une interview de Luc Montagnier
Petitenote biographique : Luc Montagnier est un médecin français, célèbre dans le monde entier car c’est lui qui a isolé avec son équipe, en 1983, le virus HIV, responsable du Sida. Après avoir fait des recherches à l’Institut Curie de Paris où il se spécialise en virologie, il intègre l’Institut Pasteur en 1972. Il travaille ensuite dans d’autres organisations scientifiques de renommée internationale. En 2008, il reçoit le Prix Nobel de physiologie et de médecine pour récompenser ses travaux sur le virus du Sida.
Selon Wikipédia : « Depuis la fin des années 2000, il multiplie les prises de positions sans rapport avec les connaissances en biologie et en médecine et dépourvues de tout fondement scientifique. Il défend notamment les théories de la « mémoire de l’eau » de Jacques Benveniste, de la téléportation de l’ADN et prend position contre les vaccins. Les sceptiques disent qu’il est atteint de la « maladie du Nobel » (qui consiste, pour un prix Nobel à se mettre à travailler sur des sujets dans lesquels il n’a aucune compétence ou bien sur des théories pseudo-scientifiques). Ces prises de position l’ont amené à être marginalisé par la communauté scientifique. »
Que nous apprend cette vidéo ?
Dans cette vidéo, Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, répond à un journaliste de la chaîne d’information en continu CNews. Il affirme que le corona virus responsable de la pandémie actuelle aurait été artificiellement manipulé en laboratoire. Une partie de ce virus proviendrait de la chauve-souris. Mais des biologistes moléculaires, grâce à des manipulations génétiques expertes, auraient ajouté des séquences du VIH à ce virus existant. Il affirme également que des équipes de chercheurs indiens renommées auraient mis en évidence ces manipulations génétiques mais qu’ils n’auraient pas publié ces données par peur des représailles. Il dit également que lui-même ne craint pas les représailles car il est âgé (« hors d’âge ») et qu’il a déjà prouvé en gagnant le prix Nobel qu’il était un chercheur sérieux.
Cette information vous paraît-elle fiable ?
A première vue, quand on connaît un peu la biographie de Luc Montagnier, on peut se dire que l’information qu’il donne est fiable.
Pour en être sûrs, nous allons donc croiser les sources d’information et voir ce que cela donne.
Vidéo : « Le coronavirus sort-il d’un laboratoire ? Episode 1 : la thèse du virus artificiel.
Cette vidéo est enregistrée par une journaliste du célèbre journal « Le Monde ».
Alors, quel est votre avis sur la question maintenant ? Le Covid 19 a-t-il été modifié artificiellement par l’homme ou est-il plutôt un virus présent dans la nature ?
Conclusion
Même si les affirmations de Luc Montagnier dans la première vidéo pourraient à première vue sembler fiables, et qu’il est censé être un spécialiste reconnu en matière de virologie, on peut constater qu’il n’apporte pas réellement de preuves scientifiques de ce qu’il avance. Le fait que de petites séquences du VIH se retrouvent dans le génome du Covid 19 ne prouve pas que cela soit dû à des manipulations génétiques. Dans la nature, beaucoup de virus ont des patrimoines génétiques communs sans avoir eu besoin d’être modifiés pour cela.
Dans la deuxième vidéo, la journaliste expose plusieurs preuves scientifiques qui valideraient plutôt l’hypothèse selon laquelle le coronavirus serait d’origine naturelle et non artificielle. Le discours est argumenté et cohérent avec les connaissances scientifiques actuelles. La journaliste expose des faits, explique ce que l’on sait du fonctionnement des virus et de la façon dont ils peuvent passer de l’animal à l’homme. Elle ne cherche pas à convaincre mais plutôt à expliquer les processus mis en œuvre. De plus, elle parle de probabilités et non de certitudes. Sa démonstration semble plus crédible que les propos du professeur Montagnier. Il est possible qu’un virus soit créé en laboratoire mais logiquement, si cela avait été le cas pour la Covid 19, les biologistes auraient rendu plus efficace la « clé » qui permet au virus d’infecter les humains car ils savent le faire.
Lors des séances 3 et 4, nous avons appris à utiliser une grille d’analyse comportant 10 critères afin d’évaluer la fiabilité d’une information. Puis nous avons analysé quelques articles parus sur internet grâce à cette grille.
Aujourd’hui, nous allons comparer deux sources ayant des points de vue différents concernant la même information.
Un article sur le site Wikistrike
Vous pouvez lire cet article sur internet en cliquant sur le lien suivant :
Quel est le nom du site qui a publié cet article ?
Quel est le slogan du site ?
Cette information vous paraît-elle fiable ?
Vous trouverez les réponses à ces questions à la fin du cours.
Un article sur le site « Factuel »
En bon journalistes qui mènent l’enquête, nous allons rechercher d’autres articles qui parlent de la même information. C’est ce que l’on appelle « croiser » les sources d’information. Si toutes les sources disent la même chose, cela nous permettra d’avoir plus confiance dans ce qui est annoncé. Si les différentes sources révèlent des informations contradictoires, il faudra tenter de vérifier quelle est la source la plus fiable dans le lot et se servir de la grille d’analyse que nous avons vu lors des dernières séances.
Vous pouvez accéder à l’article sur internet en cliquant sur le lien suivant :
Vous trouverez les réponses à ces questions à la fin du cours.
Correction des questions portant sur l’article de Wikistrike
Que nous apprend cet article ?
Cet article nous apprend que le gouvernement français aurait fait installer tout ou partie de l’application Stop Covid de façon illégale sur les smartphones de la population, sans le consentement des individus. Les auteurs condamnent cet acte qui devrait être puni par la loi et indiquent la procédure à suivre afin de désinstaller cette application sur les téléphones portables fonctionnant sous Android ou sous IOS, les deux systèmes d’exploitation les plus répandus sur les smartphones.
Quel est sa date de parution ?
L’article a été publié sur le site le 1er juin 2020, à 5 h 59 am (avant midi).
Quel est le nom du site qui a publié cet article ?
Cet article provient du site « Wikistrike ». Si on regarde la rubrique « archives », on se rend compte que ce site existe depuis 2011.
Quel est le slogan du site ?
Le slogan du site est : « Rien ni personne n’est supérieur à la vérité. »
Cette information vous paraît-elle fiable ?
A première vue, il est difficile de se faire une opinion sur la fiabilité de l’information donnée ici. En jetant un rapide coup d’œil aux différents titres des articles publiés, on peut penser que les auteurs de ce site veulent révéler la vérité que les gouvernements nous cacheraient et que la presse n’oserait pas diffuser par peur des représailles.
Correction des questions portant sur l’article du site « Factuel »
Que nous apprend de plus ce nouvel article ?
Ce nouvel article contredit ce que nous avons appris dans le précédent. Même sans être expert dans le domaine de l’informatique, on comprend que ce qui a été installé sur les téléphones portables n’est pas l’application Stop Covid. Ce n’est qu’une « brique logicielle » dont les programmeurs informatiques peuvent ou non se servir dans les différents pays pour tracer les téléphones de leurs utilisateurs. La France a d’ailleurs fait le choix de ne pas s’en servir dans son application nationale. Et pour que cette « brique logicielle » fonctionne, il faut télécharger volontairement l’application Stop Covid. Donc, selon les auteurs, ce qu’affirme l’article de Wikistrike est faux.
Quelle est sa date de parution ?
L’article est paru le 2 juin 2020, le lendemain de la parution de l’article que nous avons lu sur Wikistrike.
Quel est le nom du site qui l’a publié ?
Le nom du site qui l’a publié est « Factuel ».
Quel est le slogan du site ?
Le slogan du site est : « Le fact-checking par l’AFP ».
L’AFP est le sigle qui désigne l’Agence France Presse. Dans la rubrique « Qui sommes-nous ? » du site, on apprend que cette agence emploie des journalistes spécialisés pour mener l’enquête sur les différentes informations publiées.
Le « fact-checking » : Il s’agit d’un terme anglais qui se traduit littéralement comme étant l’action de vérification des faits.
Cette information vous paraît-elle fiable ?
Si on réfléchit un peu, on peut se rendre à l’évidence : aucun gouvernement n’aurait le droit d’imposer à sa population une application de traçage. Cela irait à l’encontre de nos droits et serait puni par la loi. Sans être des experts dans le domaine de la programmation informatique, on peut penser que les arguments avancés par les auteurs de cet article sont pertinents, plausibles.
Conclusion
Il n’est pas toujours facile de faire la différence entre une « fake news » et une information fiable. Pourtant, certains journalistes mènent des enquêtes approfondies sur certaines rumeurs et parviennent à démontrer au grand public ce qu’il en est vraiment.
Lorsqu’on a des doutes sur une information, il est donc toujours utile de faire une recherche pour croiser les données.
Lors de la dernière séance, nous avons établi une sorte de grille d’analyse nous permettant de « noter » les informations que l’on reçoit afin d’évaluer leur fiabilité. Nous avons « noté » une information provenant d’un réseau social et nous nous sommes rendu compte qu’elle n’était pas fiable si on devait tenir compte des 10 critères retenus.
Aujourd’hui, nous allons examiner une nouvelle information et procéder de la même manière.
Nouvelle information à analyser : un article sur les vaccins
L’information peut se trouver sur internet en suivant ce lien :
Lisez cet article puis évaluez la fiabilité de cette information en utilisant les 10 critères établis lors de la dernière séance.
Rappel de ces critères :
Plus la note est proche de 10, plus l’information sera fiable !
Critère 1 Pertinence
L’information porte bien sur le thème donné et permet d’en apprendre plus sur ce sujet et pas nous donner une opinion sur celui-ci.
Critère 2 Plausibilité
L’information est cohérente avec ce que l’on sait déjà dans le domaine. Pour évaluer ce critère, il faut déjà posséder des connaissances sur le sujet.
Critère 3 Preuves
L’information s’appuie sur des preuves de qualité. Plus l’auteur apporte des preuves scientifiques vérifiables, et plus son information pourra être considérée comme crédible. Un témoignage, une photo dont on ne peut identifier la source ne sont pas des preuves valables !
Critère 4 Consensus
L’information apportée est approuvée par plusieurs experts. Elle n’est pas diffusée que par une seule personne ou un seul groupe.
Critère 5 Auteur identifiable
On doit pouvoir identifier les auteurs de l’information afin de savoir s’ils sont experts dans le domaine ou non.
Critère 6 Bienveillance
La personne qui diffuse cette information n’a pas d’intérêt à fournir de fausses informations. Si cette personne a des intérêts commerciaux dans l’affaire, si elle souhaite manipuler l’opinion des personnes à qui elle s’adresse, alors, on peut dire que ce critère ne sera pas rempli.
Critère 7 Compétence
La personne qui diffuse l’information fait partie d’un groupe d’experts dans le domaine. Par exemple, un scientifique qui travaille dans une institution reconnue, un journaliste employé dans un grand journal peuvent être considérés comme des experts dans leur domaine.
Critère 8 Convergence
Lorsqu’on fait une recherche, on trouve plusieurs sources qui donnent la même information. C’est ce qu’on appelle « croiser les informations ». Evidemment, il faudra croiser des informations provenant de sources suffisamment fiables pour ne pas se tromper.
Critère 9 Présentation
Si l’on se rend compte que l’auteur cherche plus à nous convaincre qu’à apporter des preuves de ce qu’il avance, il vaut mieux se méfier !
Critère 10 Orthographe
Même si ce critère ne pourrait pas être suffisant à lui seul, lorsqu’on reçoit un message comportant beaucoup de fautes d’orthographe, on peut supposer que son auteur n’a pas pris le temps de la vérification. Comment alors faire confiance à ce qu’il diffuse ?
Correction
Dans un premier temps, on peut se rendre compte qu’il s’agit d’un article dont le vocabulaire scientifique n’est pas forcément facile à comprendre.
Il s’agit ici d’évaluer la fiabilité de la source, et donc de l’article, et non d’être certain que l’information soit vraie car nous ne sommes pas qualifiés pour le dire.
Critère 1 Pertinence
L’article porte bien sur ce que dit le titre : la recherche sur un vaccin contre le Covid 19.
+1 point
Critère 2 Plausibilité
L’article fait référence à des recherches qui existent déjà et qui concernent les vaccins pour d’autres épidémies.
+1 point
Critère 3 Preuves
Les auteurs s’appuient sur un grand nombre de recherches pour argumenter leurs propos.
+1 point
Critère 4 Consensus
Tous les pays du monde recherchent en ce moment un candidat-vaccin efficace contre le Covid 19. Les anciennes recherches de ce laboratoire ont déjà été validées par une communauté de scientifiques.
+1 point
Critère 5 Auteur identifiable
L’auteur est l’Institut Pasteur. C’est un établissement reconnu en France et dans le monde pour la qualité de ses recherches.
+1 point
Critère 6 Bienveillance
Dans cet article, on parle d’organismes privés qui financent les recherches en cours. Si on ne se préoccupe que de ce fait, on pourrait penser que des intérêts financiers sont en jeu et perturbent le bon déroulement des recherches. Pourtant, toute recherche a un coût. Et la recherche de partenaires financiers est essentielle pour les chercheurs.
0 point
Critère 7 Compétence
Les chercheurs de l’Institut Pasteur sont reconnus dans le monde entier pour leur compétence, notamment en matière de fabrication de vaccins.
+1 point
Critère 8 Convergence
Même si tous les laboratoires de recherche n’utilisent pas les mêmes techniques pour parvenir à créer un vaccin contre le Covid 19, tous sont d’accord sur la nécessité de trouver un moyen d’y parvenir. Utiliser le virus de la rougeole pour vaincre le Covid 19 est une idée propre à l’Institut Pasteur. Mais elle s’appuie sur des données scientifiques.
+1 point
Critère 9 Présentation
Le langage utilisé est celui de la plupart des articles scientifiques sérieux publiés. On expose des faits, on ne cherche pas à influencer les lecteurs.
+1 point
Critère 10 Orthographe
Le message ne comporte pas de fautes d’orthographe et c’est bon signe.
+1 point
Score de « fiabilité » obtenu : 9/10.
Même sans avoir les compétences scientifiques nécessaires pour tout comprendre de cet article, on peut quand même en déduire que la source qui la produit est fiable.
Grâce à la participation de quelques élèves motivés en classe virtuelle, nous voici en mesure de vous proposer le quatrième chapitre des aventures de Thomas Grimaud. Toujours plus de suspense, de mystère dans cet épisode qui, nous l’espérons, vous tiendra en haleine. Attendez vous, cher lecteur, à quelques surprises…
Alice tenait le courrier de son père entre ses mains tremblantes, comme hypnotisée par l’écriture de son prénom sur l’enveloppe. Ainsi, son père avait prévu que les choses pouvaient mal tourner… C’était effrayant ! Ce qu’elle avait un peu de mal à comprendre, c’était la raison qui avait poussé son père à faire appel à elle dans cette situation, au risque de la mettre en danger.
-“Bon alors ! Tu vas l’ouvrir cette lettre ?, s’impatienta Théo. On n’a pas toute la journée devant nous !
-Oui, oui, murmura Alice, je vais l’ouvrir. Mais j’ai un peu peur de ce qu’elle contient.”
Thomas et Marie n’osaient pas lui mettre la pression. Ils comprenaient à quel point Alice pouvait être stressée par la situation. Alice finit par se résoudre à ouvrir l’enveloppe et commença à lire à haute voix :
Ma chérie,
Si tu lis cette lettre, c’est que les choses ont mal tourné. Je te demande pardon de t’impliquer dans mes problèmes de grande personne mais je n’ai pas vraiment le choix. Je n’ai confiance qu’en toi. Je sais que je suis surveillé et je dois faire attention à tout. Mes ennemis veulent s’approprier le résultat de mes recherches et ne reculeront devant rien pour parvenir à leurs fins. Des millions sont en jeu, et il n’y a pas de petit profit, hélas, dans ce monde gouverné par l’argent… Nos vies sont en danger, à cause de mes travaux. Mais j’ai toute confiance en toi et en ton intelligence pour nous sortir de cette situation.
La petite clé dorée que tu as trouvé dans cette enveloppe ouvre une trappe secrète dans mon laboratoire de recherche, au sous-sol. A l’intérieur de cette trappe, j’ai caché un carnet dans lequel j’ai consigné le résultat de toutes mes années d’expérimentation scientifique. C’est important que tu en prennes connaissance, car cela concerne aussi ton ami Thomas. Dans ce journal de bord, une révélation au sujet du jeune-homme vous sera faite et cela sera important à connaître pour la suite des opérations. Vous y trouverez également le mot de passe qui permettra de dévérouiller les fichiers contenus sur la clé USB que tu as trouvé dans le tiroir de mon bureau.
Sur cette clé se trouvent une compilation des données concernant le projet de candidat-vaccin sur lequel je travaille. Sans nul doute, mes ennemis souhaiteront s’approprier ces données pour récolter gloire et millions. Mais nous ne les laisserons pas faire, n’est-ce pas ?
Prends bien soin de toi ma fille chérie. Je compte sur toi et je t’aime fort. Nous nous retrouverons bientôt, j’en suis certain.
Ton papa qui t’aime
Les quatre compères prirent en silence la direction du sous-sol de l’établissement. Ils mirent peu de temps à localiser la trappe secrète dans le laboratoire du professeur Lemaître. Alice inséra la clé dorée dans la serrure et cette dernière s’ouvrit sur une petite cachette. A l’intérieur se trouvait, comme l’avait mentionné le père d’Alice, un petit carnet recouvert de cuir.
Il était déjà 12 h 30 et le collège allait fermer ses portes, puisqu’il n’y avait pas de cours l’après-midi. Les jeunes gens se dirigèrent alors rapidement vers la sortie, en ayant dissimulé dans leurs cartables les différents objets récoltés grâce aux indications du professeur Lemaître. Ils prirent, comme d’habitude, la direction de leur parc de jeu préféré.
Ce dont ils ne se doutaient pas le moins du monde, c’est que Monsieur Ligot les surveillait. Théo avait neutralisé les caméras de surveillance des étages supérieurs du collège mais il avait omis celles du sous-sol. Ce professeur malveillant avait attendu que les collégiens sortent de l’établissement pour les suivre à distance. Il était persuadé que le père d’Alice avait donné à sa fille le moyen de récupérer cette fameuse clé USB, objet de toutes les convoitises. Il en aurait le coeur net ! Il attendrait le bon moment mais s’il pouvait mettre la main sur cet objet avant tout le monde, il pourrait se faire beaucoup d’argent ! Le jeu en valait donc la chandelle…
C’est donc en toute insouciance que les quatre compères parvinrent au parc de “La coulée verte”. Ils étaient impatients de découvrir ce que le professeur Lemaître avait inscrit dans son carnet d’expériences. S’il avait pris la peine de le dissimuler, c’était sans doute parce qu’il devait contenir d’importantes révélations.
Ils s’assirent sur un banc à l’ombre d’un platane et commencèrent leur lecture.
La première des notes consignée par le professeur Lemaître dans son carnet concernait le mot de passe nécessaire pour décrypter les données contenues sur la clé USB : J3-5UI5-C4H3-D4N5-L3-COLL3G3. Théo, spécialiste du piratage, ne mit pas très longtemps à décoder le sens de ce mot de passe. Certaines voyelles avaient été remplacées par des chiffres. Le mot de passe décodé était simple finalement ! “Je suis caché dans le collège”… Mais qui pourrait croire qu’un mot de passe aussi simple pouvait protéger des données aussi sensibles ? Finalement, c’était peut-être une stratégie très ingénieuse que celle mise en place par le professeur Lemaître ! En effet, quelquefois, les solutions les plus simples sont les meilleures…
Et là, ô surprise, ils découvrirent que le professeur, en accord avec les parents, avait expérimenté un candidat-vaccin sur Thomas quand il n’était encore qu’un nourrisson. Un bref coup d’oeil au jeune-homme permit aux autres jeunes gens de se rendre compte que celui-ci n’en avait vraiment aucun souvenir. A la naissance, Thomas était atteint d’une sorte de maladie génétique rare et incurable : la maladie des os de verre.
Théo, sur son smartphone fit une rapide recherche sur internet pour se renseigner sur cette maladie qu’il ne connaissait pas. Il fit part à ses amis de sa découverte.
L’ostéogenèse imparfaite, appelée aussi « maladie des os de verre », est un groupe de maladies caractérisées par une fragilité osseuse excessive, due à un défaut congénital d’élaboration des fibres collagènes du tissu conjonctif qui forme la trame de l’os. Tous les types se caractérisent par une extrême fragilité des os, signe le plus typique de la maladie. Cependant, tous les tissus contenant du collagène sont aussi touchés (os, peau, tendon). La plupart du temps cette maladie est due à une mutation génétique spontanée de novo mais elle peut aussi être familiale et transmise par seulement l’un des deux parents (transmission autosomique dominante).
Wikipédia
Yves Lemaître, ému par le mail qu’il avait reçu des parents de Thomas lorsqu’il travaillait encore à l’Institut Pasteur, leur avait proposé de tester un vaccin expérimental sur leur enfant. Ce vaccin lui permettrait de mener une vie presque normale malgré la maladie. Les parents de Thomas, désespérés mais confiants dans l’expertise du célèbre chercheur, acceptèrent et se rendirent à Paris pour l’occasion. Pendant quelques semaines, le professeur observa les réactions du nourrisson à la suite de la vaccination et consigna les données dans le carnet qu’ils étaient en train de parcourir.
Les premiers jours furent décevants. Les os de bébé Thomas semblaient toujours aussi fragiles à la scintigraphie, examen spécifique de la constitution des os. Par contre, au bout de 7 jours, les examens montrèrent une évolution flagrante. Les os de Thomas ressemblaient maintenant à ceux de n’importe quel enfant ! Cette découverte extraordinaire avait grandement enthousiasmé les parents de Thomas et le professeur qui réfléchissait déjà à administrer son candidat-vaccin à d’autres enfants malades.
Mais deux semaines plus tard, le nourrisson manifesta des comportements étranges. Lorsqu’on ne lui donnait pas assez vite son biberon, il parvenait à l’attirer à lui, comme s’il avait un pouvoir surnaturel sur les objets. Ce pouvoir de télékynésie avait beaucoup surpris le professeur.
Là encore, une recherche sur internet permit aux collégiens de comprendre de quoi il était question.
La psychokinèse ou psychokinésie (PK), ou télékinésie par la pensée, est une faculté métapsychique hypothétique de l’esprit qui permettrait d’agir directement sur la matière, mais qui n’a pas de fondement scientifique.
Wikipédia
Ce vaccin pourrait donc permettre le développement de pouvoirs surnaturels jusque là relevant de la science-fiction et non de la science ? Finalement, les recherches ont peu exploré les pouvoirs de l’esprit sur la matière…
Sceptiques, les amis continuèrent leur lecture. Le professeur Lemaître évoquait un éventuel pouvoir de “passe-muraille” de l’enfant. Ce dernier pourrait traverser les murs sans subir de dommages. Il n’en était pas sûr. Mais pourtant, ce qui était évident pour lui, c’est que Thomas pourrait un jour développer d’autres talents de ce genre.
En effet, la bave d’escargot contenait des principes actifs qui permettraient de réactiver les composants du vaccin injecté à Thomas. Selon toute vraisemblance, le meilleur moment pour réveiller les pouvoirs de Thomas se situerait vers l’adolescence. Des pouvoirs comme la télépathie (percevoir les pensées des autres), prédire l’avenir… étaient envisagés.
Mais pour en avoir le coeur net, Thomas devrait déguster des escargots. Qu’à cela ne tienne ! Les amis firent un saut au supermarché du quartier pour se procurer les ingrédients nécessaires. Pour rester discrets, en l’absence des parents de Théo, ils allèrent chez ce dernier avec leurs courses du jour.
Alice adorait cuisiner et elle s’occupa de concocter une recette à base d’escargots pour toute l’équipe. Les quatre compères étaient affamés et savourèrent leur repas avec plaisir.
Théo, Thomas, Alice et Marie savaient très bien qu’ils prenaient des risques en mangeant ces escargots qui pourraient réactiver les pouvoirs de Thomas. Mais est-ce que cela allait réellement fonctionner ? Quels pouvoirs Thomas allait-il développer ? De quelle manière ces pouvoirs allaient-ils pouvoir aider les jeunes-gens à avancer dans leur enquête ? Les quatre compères connaissaient maintenant le mot de passe pour décrypter les données contenus sur la clé USB du professeur. Mais qu’en était-il réellement de ces données ? Alice n’avait plus que 48 heures pour remettre la clé USB aux ravisseurs de son père. Qu’allait-elle décider ? La remettre aux ravisseurs telle quelle ou trafiquer les données à l’aide de Théo de façon à ce que les “méchants” ne puissent rien en faire ? A vous lecteurs d’en décider. Ce sont vos commentaires et vos suggestions qui feront avancer le récit. A vos plumes donc !
Médiation, pleine conscience, mindfullness, pratique de l’attention…
Malgré des appellations variées, la méditation, à l’origine, était un mode particulier d’accès à la connaissance. Pratiquée par les moines bouddhistes depuis des millénaires, elle fut ensuite introduite en Occident. C’est sous l’appellation “Méditation de pleine conscience” ou “Mindfullness” en anglais qu’on la connait le plus. Cette pratique qui fut longtemps réservée aux moines, et donc en relation avec la religion bouddhiste, est depuis quelques décennies accessible aux laïcs. Les bénéfices que l’on peut retirer d’une pratique régulière de la méditation sont maintenant bien argumentés par des études scientifiques.
Mais, de quoi s’agit-il ? Loin de l’image d’Epinal du yogi assis en lotus au bord d’une falaise dans la nature, le méditant d’aujourd’hui apprend tout simplement à s’asseoir, à observer ses sensations corporelles et ce que ses sens lui renvoient, à observer et laisser passer ses pensées en revenant au souffle, à la respiration. Il est assis sur une chaise ou sur un coussin, il a le dos droit mais non raide… Il est en fait juste présent à l’instant et à ce que ses sens et ses pensées lui renvoient, sans jugement. Juste présent… C’est aussi simple et aussi compliqué que ça…
Bien. Mais comment introduire cela chez les enfants et les adolescents ? Plusieurs méditations guidées existent sur internet et permettent de débuter. Il existe même des applications que l’on peut télécharger sur son smartphone et qui nous permettent d’avancer dans la pratique quotidienne, comme “méditer avec Petit bambou” par exemple.
Des vidéos existent également. J’ai sélectionné celle que je préfère mais l’offre est suffisamment importante pour que chacun y trouve son compte ! Vous trouverez dans cet article 5 méditations gratuites qui pourront vous aider à démarrer si vous êtes intéressés.
La cohérence cardiaque
Un autre moyen de parvenir à se relaxer, en se concentrant uniquement sur la respiration est celui des exercices de cohérence cardiaque. Là aussi, des arguments scientifiques justifient cette pratique. En ralentissant le rythme de la respiration, on parvient à réguler le rythme cardiaque et par conséquent à se détendre. La pratique peut être considérée comme moins complète que celle de la méditation. Mais un des avantages, c’est qu’elle prend moins de temps à pratiquer. Dans les situations de stress intenses, cela peut apporter une grande aide. De plus, par l’intermédiaire de vidéos, l’exercice est assez visuel et permet de focaliser son attention plus facilement.
J’ai sélectionné, parmi la profusion de vidéos existantes, deux exercices que je trouve sympathiques pour une initiation à cette pratique. Ces courts exercices peuvent convenir à des enfants, des adolescents, et peuvent même introduire des séances de cours, quand on a peu de temps mais qu’on a la chance de bénéficier d’un vidéo-projecteur dans sa classe.
Une multitude d’exercices et de possibilités existent et permettent d’accéder à un calme intérieur dont les bienfaits ne font plus de doute actuellement. Il vous appartient donc de choisir la voie qui vous convient le mieux. Le plus important, ce n’est pas de chercher un difficilement accessible “Nirvana”, mais, au contraire, de disposer de techniques efficaces au quotidien favorisant votre bien-être intérieur.
La fête des mères n’a pas toujours été la fête des mamans. Dans l’Antiquuité grecque, par exemple, elle concernait la fête de Rhéa, la mère des dieux.
Chez les romains, on fêtait plutôt la déesse de l’enfantement.
Ce n’est qu’au 16ème siècle que l’on instaure, en Angleterre, le “mothering sunday” ou “le dimanche des mères”.
En France, ce n’est qu’au début du 20ème siècle que certaines initiatives sont prises en ce sens.
Et ce n’est qu’en 1941 que le Maréchal Pétain institue officiellement cette célébration des mères en fixant le dernier week-end de mai sur le calendrier des fêtes nationales.
Si vous voulez en savoir plus, voici l’article dont je me suis inspirée pour écrire celui-ci.
A l’heure où, pour des raisons sanitaires, nous ne pouvons accueillir en classe qu’une fraction de nos élèves habituels et sur la base du volontariat, quand les notes ne font plus partie du jeu, où le nombre de “décrocheurs” devient préoccupant, il est clair que la notion de motivation chez nos jeunes quant au système scolaire prend tout son sens.
Daniel Favre, s’appuyant sur des travaux neuro-scientifiques récents, dans son ouvrage “Cessons de démotiver les élèves”, évoque le rôle crucial de l’enseignant dans le maintien de cette motivation chez les apprenants. Il évoque 18 clés, sortes de “trucs et astuces” mis en place dans différentes classes qui pourraient contribuer à ne pas démotiver les jeunes dans leurs apprentissages. Tout processus d’apprentissage déstabilise une certaine forme d’équilibre interne chez l’individu et le rôle de l’enseignant serait de favoriser les meilleures conditions possibles pour que ce processus se réalise dans des conditions non culpabilisantes et rassurantes. Tenir compte des émotions serait également important, mais cela sous-entendrait que l’enseignant aurait été préalablement formé à les gérer, qu’il s’agisse des siennes ou de celles émanant de ses élèves. En créant un environnement sécurisant (non jugement), en privilégiant l’autonomie et la créativité, en mettant en valeur les forces des élèves plutôt que de les culpabiliser quant à leurs faiblesses, on aurait là les bases d’un enseignement plus propice à entretenir la motivation chez nos jeunes.
Pour aller plus loin, je me suis intéressée à qu’est-ce qu’était la motivation. En parcourant l’ouvrage de Charles Martin-Krumm et Ilona Boniwell, “Pour des ados motivés : les apports de la psychologie positive”, j’ai réalisé à quel point cette notion était vaste ! Il existerait, selon les auteurs, 101 définitions et théories de la motivation ! Rien que ça ! Autant dire que cet article ne pourra que survoler de manière simplificatrice ce champ de la motivation. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire cet ouvrage car il contient une mine d’informations et d’études diverses sur la question.
Je n’en ai retenu que quelques points qui me paraissaient essentiels dans un cadre scolaire. Tout d’abord, les grandes théories de la motivation comme la TAD (Théorie de l’Auto-Détermination) insistent sur le “besoin d’autonomie”, le “besoin de compétence” ainsi que sur le “besoin de proximité sociale”. Il s’agirait donc de répondre concrètement à ses besoins afin de permettre à l’individu d’atteindre l’état de “flow”, sorte d’état de bien-être lorsque ces besoins sont satisfaits.
Les auteurs proposent pour ce faire d’enseigner la résilience, de développer le sentiment d’efficacité personnelle, d’amener une conception plus flexible des habilités au regard de la notion de performance, de ne plus considérer l’erreur comme une “faute” mais comme un moyen de progresser, de revoir les politiques d’évaluation ainsi que les conceptions de l’apprentissage en étant plus centrés sur les moyens d’amener l’élève à conscientiser sa progression plutôt que d’insister sur la compétition entre pairs, de développer la confiance en soi en responsabilisant les élèves dans leurs apprentissages… Bref, les auteurs plaident pour la refonte d’un système éducatif qui permettrait une approche positive plus globale des apprentissages, visant à augmenter le bien-être des élèves à l’école et donc une motivation plus importante et durable pour accomplir les efforts nécessaires.
Nous sommes bien plus souvent conscients de nos faiblesses que de nos forces. Sur cette page, vous pouvez vous amuser à compléter l’inventaire de ces dernières et vous pourriez être surpris ! Le questionnaire est un peu long mais les résultats sont ensuite détaillés. De plus, il est la traduction d’un test validé par les chercheurs en psychologie positive…
Une conversation informelle avec quelques uns de mes élèves m’a aussi amenée à m’intéresser à cette sorte de fascination qu’exerce sur eux les jeux vidéos. Si certains élèves étaient heureux de retrouver les bancs de l’école car le côté interactions sociales leur avait manqué pendant le confinement, d’autres m’ont avoué qu’ils auraient préféré continuer à jouer à “Fortnite” et donc rester chez eux. Mais si chaque personne à des raisons de penser ce qu’elle pense, de dire ce qu’elle dit et de faire ce qu’elle fait, c’est que cet attrait pour les jeux vidéos doit avoir un sens. Qu’est-ce qui motive nos jeunes à passer autant de temps sur leurs écrans ?
Si l’on regarde le “top 10” des motivations qui poussent les joueurs à s’investir dans les jeux vidéos, on peut se rendre compte, sans rentrer dans le détail, que ces derniers leur procurent un sentiment de bien-être dans la satisfaction des besoins ci-dessus évoqués dans les théories de la motivation. Rien d’étonnant alors que ces jeux soient tant prisés. Et sans que le constat puisse être généralisé puisque je n’ai pas interrogé un pannel représentatif d’élèves, on peut émettre l’hypothèse que la motivation à s’investir dans les jeux vidéos est d’autant plus grande que le bien-être et la confiance en sa réussite dans le système scolaire est faible. Cette hypothèse mériterait une étude plus approfondie mais cela semble logique. Le principe de plaisir est une recherche humaine importante et elle est garante aussi, dans la mesure où les contraintes sociales sont respectées, de notre satisfaction à vivre.
Pourtant, ces pratiques de jeux peuvent, dans certains cas, aboutir à une addiction. Elle a d’ailleurs été reconnue comme telle comme une pathologie par l’OMS en 2018 et introduite dans le manuel de psychiatrie de référence : le DSM.
D’autres chercheurs se sont intéressés à l’impact sur les fonctions cérébrales chez les joueurs. On entend souvent les médias nous alerter sur les dangers de ces jeux, sur leur impact quant au développement de l’agressivité chez les jeunes, sur les problèmes de sommeil que ces pratiques peuvent entraîner, sur la désocialisation, l’augmentation du taux d’obésité, la sécheresse occulaire… Des dommages dans des structures cérébrales comme l’hippocampe, nécessaire dans le circuit de la mémoire ont été constatés grâce à l’imagerie cérébrale. Bref, les inconvénients semblent à première vue très importants. Et bien, à ma grande surprise d’ailleurs, les résultats sont contrastés. Ils dépendent entre autre du temps passé sur les écrans au détriment d’autres activités, du type de jeu considéré… Dans la plupart des cas, il s’avère que le jeu est une sorte d’éxutoire qui permet aux jeunes de se détendre, de se sentir plus confiants dans leurs capacités qu’ils ne le sont dans la vie réelle surtout lorsqu’ils sont en difficulté sur le plan familial et/ou scolaire, de se défouler d’une agressivité contenue, de se “challenger”, voire même d’échanger avec leurs pairs virtuels dans le cas de jeux en ligne.
On peut peut-être en conclure qu’il serait important, non pas de rivaliser avec le système de récompense très au point des jeux vidéos pour remotiver nos élèves, mais au moins de repenser le système et nos conceptions de l’enseignement au regard de tout ce que les données de la recherche récente en matière de motivation nous apportent. Une approche globale, bienveillante, sécurisante, innovante qui pourrait satisfaire les besoins fondamentaux de nos élèves serait à concevoir. Et sur ce plan, il me parait évident que l’Education Nationale devrait revoir sa copie…
L’association SEVE (Savoir Etre et Vivre Ensemble) est une fondation qui a été créée sous la houlette de Frédéric Lenoir afin de promouvoir l’animation des ateliers philo chez les jeunes.
Elle propose une formation complète, sur 4 week-ends, à l’animation de ces ateliers. Les modules proposés s’organisent autour de la pratique des ateliers philo, sur l’enseignement de principes de base en philosophie, sur la pratique de l’attention par l’entraînement en petits groupes à des exercices de Pleine Conscience. Des notions théoriques et pratiques concernant la relation bienveillante à l’enfant sont également dispensées.
C’est par l’intermédiaire d’une pédagogie active, de travaux pratiques en petits groupes que l’on apprend, au cours de ces 4 week-ends, à se familiariser à l’animation de ces ateliers un peu particuliers.
L’objectif de ces ateliers est d’amener les jeunes, par l’intermédiaire de textes philosophiques à leur portée, à débattre dans des conditions bienveillantes, sur des thèmes porteurs. Il s’agit de développer une attitude réflexive chez ces jeunes afin de les rendre plus respectueux d’eux-mêmes et des autres, de les inviter à prendre du recul, de leur faire prendre conscience qu’ils sont tout à fait capables de développer des raisonnements qui leur permettront une attitude plus consciente et responsable dans leur vie personnelle et en tant que citoyen.
Ces débats philosophiques qui existent depuis la nuit des temps portent sur des problèmes existentiels qui sont toujours d’actualité. Les capacités à argumenter se développent de façon progressive, concrète et ludique. Il n’y a jamais une réponse unique à une question philosophique mais le débat n’en est que plus riche ! Le statut de “l’erreur” prend une dimension nouvelle et cela permet quelquefois à des élèves inhibés de prendre la parole car ils se sentent en confiance. Ces ateliers permettent également le développement de l’esprit critique, tout en restant dans la tolérance vis à vis des arguments d’autrui.
Bref ! Je n’ai pas encore tout à fait terminé la formation initiale mais j’ai beaucoup apprécié ce que ces enseignements m’ont amenée à découvrir et expérimenter. J’ai beaucoup appris et cela m’a ouvert les yeux sur d’autres manières possibles de concevoir l’enseignement.
Cela représente certes un investissement financier. Du temps à y consacrer aussi. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle !